Les carnets d’un apprenti boxeur, leur reprise trente ans plus tard, un écrivain malmené par des villageois, une révolte maoïste en Inde, un poète québécois, la classe managériale étasunienne, le souvenir de Makhno, un roman crépusculaire et le souci de l’autonomie : nos chroniques du mois de juillet.
☰ Corps et âme — Carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur, de Loïc Wacquant
La destination, on la connaît, ou croit la connaître : le ring, dans la salle municipale ou dans le center de la ville, pour disputer une première rencontre amateur ou un énième match professionnel. Lisant cela, le sociologue Loïc Wacquant nous rétorquerait qu’à la boxe, de toute évidence, on n’y connaît rien. Car c’est par « la grise et lancinante routine des entraînements en salle, [par] la longue et ingrate préparation, inséparablement physique et morale » que doit commencer toute étude de la pratique pugilistique — ce à quoi s’est adonné l’auteur trois années durant. Alors qu’un ouvrage récent permet de reprendre l’analyse plusieurs décennies après l’enquête de terrain menée par Loïc Wacquant dans un gym de Chicago, aborder ces Carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur permet de saisir les impressions et réflexions du sociologue encore vibrantes des exercices quotidiennement exécutés, à la fin des années 1980. Paru une première fois il y a plus de vingt ans, largement traduit, Corps et âme est devenu un classique des sciences sociales, pour le propos défendu — le gym défini en tant que « tanière », « usine » et « machine à rêves » — comme pour l’approche adoptée : s’entremêlent récits, extraits des journaux de l’auteur, entretiens avec ses partenaires et entraîneurs, analyses dûment documentées de la boxe aux États-Unis et anthropologie du corps, du sacrifice, de l’ascèse, du désir. En somme, il s’agit, lit-on en introduction, de « montrer et démontrer dans un même mouvement la logique sociale et sensuelle qui informe la boxe comme métier du corps dans le ghetto américain ». Partant de ce programme initial, le dépliant à mesure que le sport se dévoile, Loïc Wacquant découvre par le biais d’une pratique un nœud serré de relations tenu par un coach, DeeDee, et par une commune discipline corporelle, avec laquelle il s’est frotté. [R.B.]
Agone, 2002
☰ Voyage au pays des boxeurs, de Loïc Wacquant
La boxe, encore. Fin 1988, alors qu’il cherche une porte d’entrée pour étudier les quartiers populaires dans le Southside de Chicago, le sociologue Loïc Wacquant pousse celle du Woodlawn Boys Club, au milieu d’une 63e rue dévastée. À l’intérieur, des corps — majoritairement noirs — en plein effort, enchaînant les exercices au rythme du coach DeeDee, avec pour seule musique celle des cordes vocales tendues par l’effort, des poings sur les sacs, des pieds qui sautillent en rythme. Poussé par la curiosité, il s’inscrit et enfile les gants. Son aventure durera trois ans. Trente ans après, Voyage au pays des boxeurs est un récit de cette expérience. Ce n’est d’ailleurs pas un seul récit, mais au moins trois. L’analyse du sociologue est ponctuée d’extraits de paroles d’interviewés, d’une riche iconographie constituée de photos en noir et blanc prises par l’auteur, et aussi d’extraits de notes de terrain, de plans, de croquis. Les images, surtout, superbement mises en page, permettent de restituer ce que le registre scientifique peine davantage à saisir : l’intensité des combats, les corps tendus à se rompre, poussés à leurs limites, la camaraderie au sein du groupe de boxeurs. Car pour eux, la boxe est « un mode de vie, […] une technique de tout ton corps ». Et la salle est un lieu social, où les entraîneurs aspirent à éloigner les jeunes des gangs et de la violence de la rue, dans une ville où les homicides sont quotidiens. « Sans la salle, beaucoup se retrouveraient en taule. Ce gym, la boxe, elle sauve des vies, la boxe », affirme ainsi un entraîneur. Et ce moins pour les opportunités économiques qu’elle permet, les gains restant largement en-dessous de sports tels que le basket ou le football américain, que par « les bénéfices existentiels » qu’elle offre, et la possibilité d’appartenir à un groupe partageant des valeurs communes basées sur l’effort, l’abnégation et le « cœur ». Finalement, conclut l’auteur, dans la boxe, « c’est le voyage qui compte plus que la destination ». [L.]
La Découverte, 2022
☰ Les Saisons, de Maurice Pons
Siméon arrive dans une vallée rurale isolée de tout, coincée entre les montagnes et rythmée par deux saisons particulièrement longues. Il débarque dans un bien étrange village durant la « saison pourrie » : la pluie constante, la boue, l’humidité et la saleté imprègnent le lieu dans ses moindres recoins. Siméon est écrivain, ou plutôt aspirant écrivain. La seule richesse qu’il détient est un ensemble de feuilles de papier, qu’il espère pouvoir couvrir de récits. Plus que cela, Siméon a souffert, vécu bien des misères : « J’ai passé ma jeunesse dans une cage, au milieu du désert. J’y ai connu des heures de souffrance dont vous n’avez pas idée. » Et c’est bien cette souffrance qu’il souhaite retranscrire dans son livre. Mais les villageois bourrus ne voient pas son arrivée d’un bon œil : l’accueil qu’ils lui réservent est pour le moins rustre, en décalage avec ses aspirations littéraires. L’auberge où il trouve refuge est rudimentaire : Mme Ham lui sert chaque jour des lentilles — seul aliment cultivable de la vallée —, et il dort dans une pièce sans le moindre confort. Si son souhait de s’intégrer dans la communauté est sincère, très vite l’hostilité s’installe. On le regarde avec méfiance, l’incompréhension mutuelle grandit. L’animosité de cette relation se symbolise dans la blessure qu’il se fait à l’orteil en voulant frapper contre un crâne de mouton qu’on lui a lancé. Il fera alors connaissance avec le Croll, « médecin » local, ou plutôt rebouteux qui prend en charge sa plaie. À la saison de la pluie succède celle de la neige, du froid : « Le gel bleu, comme on disait, pouvait durer trente à quarante mois. On hibernait. [T]ous les oiseaux qui devaient mourir étaient morts. Plus un bruit ne venait troubler le silence de la vallée, saisie dans son corset de glace. » Siméon ne se décourage pas pour autant, persiste dans son projet, jusqu’à une forme d’absurdité grandissante. Un roman inattendu, âpre, parfois dérangeant, que l’on traverse porté par une écriture singulière. [M.B.]
Christian Bourgois, 2020
☰ Le Livre de la jungle insurgée — Plongée dans la guérilla naxalite en Inde, d’Alpa Shah
Il y a des régions du monde où l’on se bat pour l’égalité dans le silence le plus complet. Où la répression se fait de plus en plus féroce à mesure que l’appareil d’État se consolide, sans que la lutte ne disparaisse pour autant. L’une de ces régions est le « Corridor rouge » qui, à l’est et au centre de l’Inde, accueille la rébellion naxalite d’inspiration maoïste depuis ses premiers remuements en 1967 dans le village de Naxalbari. Alpa Shah, anthropologue britannique d’origine indienne, retrace l’histoire de la guérilla et aborde son actualité en s’y plongeant tout entière. Spécialiste des populations adivasis qui regroupent de manière générique les communautés tribales en marge du système des castes en Inde, soit quelque 100 millions de personnes, l’autrice confronte plusieurs années d’observation dans des villages du Jharkhand avec une marche d’une semaine au sein d’un escadron de la guérilla naxalite. Et c’est dans cette confrontation ou, plutôt, ce dialogue, que l’ouvrage s’impose à la fois comme un grand récit critique et comme l’étude précise de l’implantation territoriale d’un processus révolutionnaire universaliste. Le compte-rendu des nuits de marche et des rencontres journalières alterne avec l’analyse militaire, fonctionnelle et sociale de la guérilla. Plusieurs de ses membres servent à l’anthropologue d’archétype pour présenter les profils participant à la lutte : Gyanji, le leader dont l’ascétisme religieux passé fait écho à l’austérité révolutionnaire ; Kohli, le jeune soldat adivasi qui pourrait incarner l’avenir du mouvement ; Vikas, le parvenu dont Alpa Shah se méfie ; Somwari, enfin, l’amie qui invite à confronter les naxalites à leurs égarements. En somme, c’est là une ressource inestimable pour analyser d’autres mouvements révolutionnaires, pour prendre connaissance de celui-ci en particulier et, comme le rappelle en préface l’autrice, pour servir de point d’accroche afin de défendre les droits humains dans l’Inde xénophobe et islamophobe de Narendra Modi. [E.M.]
Éditions de la dernière lettre, 2022
☰ L’Homme rapaillé, de Gaston Miron
« Je suis un homme simple avec des mots qui peinent ». Rien d’aussi juste que cette phrase du poète pour décrire sa pratique ou l’inextricable sac de sens qu’est la poésie. La phrase est du Québécois Gaston Miron. L’histoire tumultueuse de son unique recueil, L’Homme rapaillé, corrobore ce constat tant il a été repris, augmenté, modifié depuis sa publication initiale en 1970. L’Homme rapaillé est un champ où labour, semailles et récolte alternent en un même espace : « avec les maigres mots frileux de mes héritages / avec la pauvreté natale de ma pensée rocheuse / j’avance en poésie comme un cheval de trait ». Et derrière la bête, tirée de toute ses forces, c’est la littérature québécoise qui se presse. Car Miron n’a cessé, sa vie durant, d’œuvrer pour que l’« humiliation ethnique » de sa langue et de son peuple soit renversée par un art proprement québécois et par une indépendance de la province. Ainsi trouve-t-on dans ce recueil des textes hétéroclites : de courts poèmes sur un temps qui « fait un monde heureux foulé de vols courbes » et de longues marches amoureuses où « rêves bourrasques » et « taloches de vent » font « aimer fou de racines à feuilles », mais aussi des réflexions sur une langue mineure, mise en échec par le français d’un autre continent et par l’anglais international. Pour reprendre un texte fameux de Sartre écrit au sortir de la Seconde Guerre mondiale, on pourrait dire qu’avec ce recueil Miron a souhaité, à son tour et depuis le contexte de son temps, décrire la situation de l’écrivain québécois au moment où les aspirations à l’indépendance se sont faites plus fortes. « Ma pauvre poésie en images de pauvres », renseigne l’auteur. À la lecture de ce recueil cinquante ans après sa parution on ne saurait être d’accord tant L’Homme rapaillé recèle d’écarts et de décalages à même de renouveler la langue. [R.B.]
Maspero, 1981
☰ Le Monopole de la vertu, de Catherine Liu
Dans une perspective qui se veut résolument socialiste, Catherine Liu livre dans cet essai une analyse de la manière dont, aux États-Unis et depuis les années 1970, la classe « managériale » américaine qui se trouve aussi au premier rang d’un certain progressisme politique et culturel n’a cessé de mener une lutte inavouée contre les classes populaires. Cette classe culturellement dominante et on ne peut mieux incarnée par les intellectuels et universitaires de gauche a ceci d’inédit, à partir du dernier tiers du siècle passé, qu’elle tire un plein bénéfice du système capitaliste. Au constat selon lequel « les intérêts de la classe managériale sont désormais davantage liés aux grandes entreprises auxquelles elle se rattache qu’aux combats de la majorité des Américains » s’ajoute la monopolisation, par cette même classe, de toutes les valeurs positives promues par la modernité libérale. Ainsi cherche-t-elle à faire tenir ensemble l’exemplarité morale, l’exigence d’authenticité, l’impératif de transgression des normes (à l’origine théorique), la supériorité culturelle et la quête des plaisirs liée à la « libération sexuelle ». Derrière le mythe de la « démocratie » américaine, inauguré par Tocqueville dans ses essais sur l’Amérique, où les citoyens sont décrits comme « égaux » par-delà les différences économiques et symboliques, force est d’observer que la société américaine est plus que jamais divisée en classes. Or, si la classe managériale n’a presque rien de semblable à l’ancienne aristocratie héréditaire, Catherine Liu montre que c’est bel et bien elle qui, dans les faits, et parfois même plus que la droite réactionnaire, constitue un frein objectif à tout progrès social pour les classes populaires. D’où il ressort que la confrontation Biden-Trump n’est qu’une sorte d’alternative du diable qui masque cette observation si élémentaire, quoique souvent occultée par tout un pan du monde « progressiste » américain, et dont Liu veut nous rappeler la gravité : « le combat crucial de notre époque, c’est la lutte des classes au profit d’une réelle redistribution des ressources ». [A.C.]
Allia, 2022
☰ Souvenirs sur Nestor Makhno, de Ida Mett
Paysan ukrainien devenu dans les années 1910 et 1920 l’une des figures de proue de l’anarchisme insurrectionnel et plus tard du « plateformisme », Nestor Makhno s’inscrit sans conteste dans l’histoire révolutionnaire mondiale. Sa mémoire, cependant, souffrit longtemps de manœuvres de discrédit, qu’il fut question d’assimiler la Makhnovchtchina au banditisme ou de taxer ses partisans d’antisémitisme. C’est pour bonne part le documentaire poétique réalisé par Hélène Châtelain en 1995 qui permit de recomposer un portrait fidèle à ce que nous ont légué les sources historiques. De même, les brefs souvenirs ici rédigés par Ida Mett, camarade et interprète de Makhno au cours des années qu’il passa en France, furent écrits « dans l’intérêt de la vérité historique ». Dans ces pages datées de 1948, on ne trouvera ni récit épique, ni recomposition psychologique, ni biographie exhaustive. Comme souvenirs, ces lignes ne donnent que ce dont leur narratrice a l’assurance : des choses vues et entendues, des opinions, des fragments. En 1908, très jeune, Makhno est emprisonné pour terrorisme à la prison des Boutyrki, à Moscou, qui était alors « une sorte d’université révolutionnaire » permettant échanges et confrontations d’idées. Lorsque la révolution de février 1917 éclate, Makhno a 25 ans, sort de prison et gagne, proscrit, la France où il vivra le restant de sa vie. Le livre ne s’attarde guère sur le détail de ses activités, mais rapporte plutôt combien cet homme, qui « était et restait un paysan ukrainien », possédait à la tribune une « force de transfiguration » comparable au « courage physique » dont il avait fait montre au combat. Cependant, dans la vie d’exil et de misère qu’il connut en France, Makhno ne faisait guère allégeance à un anarchisme strictement théorisé (tel celui de Kropotkine). « Il avait plutôt une espèce de fidélité aux souvenirs de sa jeunesse, quand l’anarchisme signifiait une croyance que tout peut être changé sur la terre et que les pauvres ont droit aux rayons de soleil ». [Y.R.]
Allia, 2022 (1948)
☰ L’Incendie, de Tarjei Vesaas
Jon sort de la maison et s’engage dans une succession d’espaces où le temps ne coule plus de lui-même. Coule-t-il seulement encore ? Lacs, rivières, prairies. Forêt, nuit, eau. Des routes, des camions, des maisons qui s’écroulent ou surgissent de l’obscurité. Jon avance sans savoir ce qui l’attend, et sans plus savoir ce qu’il est. Mais il y a dans chacune de ses perceptions, dans chaque rencontre inattendue et inquiétante, dans chaque parole prononcée, tue ou entendue, une forme d’implacable nécessité. Est-ce celle de la nature dont Jon suit les variations lumineuses, les appels olfactifs, les salutations tactiles ? Est-ce celle d’une folie dans laquelle il s’engage lentement — ou qui le précède déjà de loin ? Est-ce celle de tous les autres qui se trouvent sur son chemin ou viennent le chercher pour le rendre témoin de scènes dont il portera ensuite les traces et les échos comme autant de poids lestant son cœur ? Ce roman de Tarjei Vesaas avance comme un long poème crépusculaire. Les ombres, la brume, l’éclat d’un phare ou le scintillement de rondelles de bois fraîchement sciées entourent le personnage, le cernent et l’aiguillent. Alors Jon avance, à bout de force ou furieusement, à pied ou en rêve. Œuvre de la maturité du grand auteur norvégien, écrit en 1961, L’Incendie approfondit une veine symboliste où l’on ne distingue parfois plus les voix venant du dedans de celles venant du dehors. À mesure que Jon croise les habitants déroutants de cette ville faite de maisons esseulées et de lacs aux rives vaseuses, sa propre voix résonne jusqu’à se confondre avec d’autres. Qu’ils soient intérieurs ou environnants, les échanges de paroles, dans ce texte, dépassent la question du dialogue ou de la discussion : avec tout le mystère dont est chargée la langue du poète norvégien, dire est placé au même plan que marcher, ramer, s’asseoir. Nécessité et empêchement sont joints de force. « Le grand but : qu’est-ce que j’ai fait de mon cœur ? De mon cerveau et de l’obscurité ? C’est cela qu’on va voir maintenant. » [L.M.]
L’Œil d’or & La Barque, 2022
☰ Terre et liberté — La quête d’autonomie contre le fantasme de la délivrance, d’Aurélien Berlan
Tierra y Libertad. Ces mots ont d’abord été ceux du révolutionnaire mexicain Ricardo Flores Magón au siècle dernier avant d’être repris par de nombreux peuples revendiquant une réforme agraire égalitaire dans leur pays, sur plusieurs continents. Tierra y Libertad. Terre et liberté. Philosophe et maraîcher, Aurélien Berlan manie ces deux termes avec une même intelligence et s’est attaché à la généalogie du second, pour le remobiliser à l’aune de l’actuelle crise socio-écologique. La liberté telle qu’on l’entend n’aurait rien de soutenable et s’opposerait, même, à une condition humaine fondamentalement terrestre. Selon lui, « le monde contemporain s’est constitué à la faveur du désir d’être délivré de la vie politique et matérielle, c’est-à-dire déchargé des tâches qui vont avec », tâches qui sont « dès lors prises en charge, donc prises en main ». À rebours d’une liberté se résumant à la seule délivrance, Berlan valorise pour sa part une conception tout autre, celle qui « passe par la prise en charge du quotidien » — soit une liberté qui renvoie au doux mot d’autonomie. Être autonome, c’est embrasser d’un même élan autosuffisance matérielle et autodétermination politique. C’est, pour reprendre la pensée écoféministe à laquelle se réfère largement l’auteur — celle, notamment, de la sociologue allemande Maria Mies —, penser la « liberté dans la nécessité ». L’oxymore n’est qu’apparent. Il s’agit de substituer une conception relationnelle et collective à l’actuelle appréhension absolue et individuelle de la liberté. Le philosophe conclut : « Son acte fondateur n’est pas une déclaration d’indépendance, mais une reconnaissance d’interdépendance. » [E.M.]
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