François-Xavier Drouet : « La forêt est un champ de bataille »


Entretien inédit | Ballast

Depuis le mois de sep­tembre 2018, des sala­riés de l’Office natio­nale des forêts (ONF) orga­nisent des marches dans toute la France pour dénon­cer leur pri­va­ti­sa­tion pro­gres­sive. L’enjeu peine à per­cer le mur média­tique. Le film Le Temps des forêts est sor­ti en salle le 12 sep­tembre der­nier : son réa­li­sa­teur, François-Xavier Drouet, dénonce une ges­tion fores­tière cal­quée sur le modèle de l’agriculture pro­duc­ti­viste — elle menace nos forêts autant que les hommes et les femmes qui y travaillent.


Les forêts ne sont pas la porte d’entrée habi­tuelle pour faire un docu­men­taire politique…

Avant, comme l’immense majo­ri­té des Français, je ne connais­sais rien de la forêt. C’est à peine si je savais iden­ti­fier quatre espèces d’arbres ! Il y a 10 ans, je me suis ins­tal­lé sur le pla­teau de Millevaches, en Creuse, une région for­te­ment boi­sée. Je me croyais au milieu d’un espace natu­rel et pré­ser­vé, mais je me suis vite ren­du compte que ces forêts étaient en réa­li­té très récentes et arti­fi­cielles. Elles avaient été plan­tées après la Seconde Guerre mon­diale, suite à la déprise agri­cole. Ces forêts subissent main­te­nant une exploi­ta­tion inten­sive et bru­tale. Entre 1 000 et 1 500 hec­tares sont cou­pés à blanc chaque année sur le pla­teau, lais­sant la terre à nu et de grandes balafres dans le pay­sage. Nous sommes à la pointe d’un phé­no­mène d’accélération de l’industrialisation des forêts, qui se géné­ra­lise par­tout en France. J’ai conçu ce film comme un voyage dans le monde de la ges­tion fores­tière et de ses bouleversements.

Quels sont jus­te­ment les bou­le­ver­se­ments entraî­nés par l’industrialisation ?

« Quand on plan­tait un arbre, on n’imaginait pas le récol­ter soi-même. C’était pour les enfants ou les petits-enfants. On essaie désor­mais de faire coïn­ci­der le temps de l’arbre avec le temps du marché. »

On observe d’abord une sim­pli­fi­ca­tion de la syl­vi­cul­ture avec la géné­ra­li­sa­tion des mono­cul­tures, l’enré­si­ne­ment, la pro­mo­tion d’essences à crois­sance rapide, l’usage de pes­ti­cides et d’engrais, la bana­li­sa­tion de la coupe rase… En bref, nous répé­tons les mêmes erreurs qu’au sein de l’agriculture pro­duc­ti­viste. On rac­cour­cit aus­si les cycles de coupes. Avant, quand on plan­tait un arbre, on n’imaginait pas le récol­ter soi-même. C’était pour les enfants ou les petits-enfants. On essaie désor­mais de faire coïn­ci­der le temps de l’arbre avec le temps du mar­ché. On coupe des dou­glas en pleine ado­les­cence, à 40 au lieu de 80 ans ! Les années 1990 ont vu l’arrivée d’une méca­ni­sa­tion lourde qui a trans­for­mé le tra­vail en forêt. Les abat­teuses ont rem­pla­cé les bûche­rons manuels dans le Massif cen­tral ou dans les Landes. Ces énormes machines peuvent rem­pla­cer le tra­vail de sept à douze bûche­rons en fonc­tion des par­celles. En aval, les scie­ries se sont adap­tées en s’équipant de scies ultra­per­for­mantes avec des débits impor­tants. Les indus­triels ont fait entrer la forêt dans l’ère du « just in time ». Elle doit se stan­dar­di­ser, pro­duire du bois bien cali­bré et des ren­de­ments pré­vi­sibles. Avec cette logique, ce n’est pas à la machine de se plier au vivant, mais à la forêt de s’adapter à l’industrie.

C’est ce que vous appe­lez dans votre film « la malforestation » ?

Cette for­mule revient à Marc Lajara, un syl­vi­cul­teur qui a été par­mi les pre­miers lan­ceurs d’alerte sur le pla­teau de Millevaches. Ce concept éclaire bien notre situa­tion en France. Le grand public pense le pro­blème de la forêt en termes de défo­res­ta­tion, car il a en tête la des­truc­tion des forêts tro­pi­cales — que l’on connaît d’ailleurs presque mieux que nos forêts tem­pé­rées. Ici, le pro­blème ne se pose pas de cette manière. La sur­face fores­tière reste à peu près stable. C’est la qua­li­té de nos forêts, leurs richesses, leur bio­di­ver­si­té, qui décroissent. 50 % des forêts fran­çaises n’ont qu’une essence d’arbres ! On pense sou­vent que raser une forêt n’a rien de grave si l’on replante après. C’est d’ailleurs ce que com­mu­nique la filière bois. Or c’est faux. Un arbre n’est pas égal à un arbre ! Si l’on rase une forêt diver­si­fiée pour plan­ter une mono­cul­ture de dou­glas, cela n’a rien d’écologique. En résu­mé, le pro­blème se pose ain­si : quelle forêt vou­lons-nous ? Un champ d’arbres que l’on mois­sonne comme du blé ou une forêt vivante où l’on pro­duit du bois en res­pec­tant les dyna­miques naturelles ?

©Daniel Kovalovszky (série « Green Silence », 2011-2017)

Quelles consé­quences envi­ron­ne­men­tales pro­voque cette ges­tion forestière ?

La pre­mière se situe au niveau des sols. Les mono­cul­tures de rési­neux aci­di­fient et appau­vrissent les sols. L’exploitation à l’aide de grosses machines — machines qui peuvent peser jusqu’à qua­rante tonnes — peut aus­si pro­vo­quer des tas­se­ments irré­ver­sibles. La coupe rase favo­rise l’érosion qui, en cas de pluie, peut pol­luer gra­ve­ment les rivières. Sur le pla­teau de Millevaches, la grande majo­ri­té des cours d’eaux sont ensa­blés. Les frayères où se repro­duit la faune aqua­tique sont détruites. Quand les pro­fes­sion­nels replantent les par­celles, ils uti­lisent encore des engins lourds, type pelle méca­nique. La pra­tique la plus dom­ma­geable étant le des­sou­chage. Généralisée dans le Massif cen­tral et les Landes pour faci­li­ter le tra­vail des replan­teurs, cette pra­tique déstruc­ture les sols et retire de la matière orga­nique. À terme, les sols fores­tiers, sou­vent fra­giles, peuvent deve­nir sté­riles. Plus rien ne pous­se­ra, mais l’industrie a déjà la solu­tion puisqu’elle intro­duit des engrais en forêt ! Une aber­ra­tion. On met sous per­fu­sion un éco­sys­tème auto­nome qui pro­duit, natu­rel­le­ment, son propre humus. Lorsque l’on se balade au sein d’une mono­cul­ture, on est aus­si frap­pé par le silence. Il n’y a plus de bio­di­ver­si­té. Ce sont des bois noirs, un désert vert. Les aiguilles par terre ne se décom­posent pas. Les oiseaux n’ont plus rien pour nicher. Sans vieux arbres ni arbres morts, tout un cor­tège d’insectes qui leur sont inféo­dés ont disparu.

Quand on dégrade la nature, on frappe aus­si les humains. Cette indus­tria­li­sa­tion a un impact social…

« On n’aurait jamais ima­gi­né qu’une grande par­tie de nos chênes et de nos hêtres par­ti­raient faire le tour du monde en contai­ners pour aller en Chine et reve­nir en parquet ! »

Ces muta­tions éco­no­miques ont bou­le­ver­sé le métier de fores­tier et l’échelle de temps dans lequel il s’inscrit. Les évo­lu­tions du com­merce mon­dial ont aus­si trans­for­mé le mar­ché. On n’aurait jamais ima­gi­né qu’une grande par­tie de nos chênes et de nos hêtres par­ti­raient faire le tour du monde en contai­ners pour aller en Chine et reve­nir en par­quet ! Sur le ter­ri­toire, on assiste à une concen­tra­tion des acteurs. Les petites scie­ries de vil­lage qui étaient reliées aux bas­sins d’approvisionnement se meurent, au pro­fit de méga­struc­tures taillées pour la com­pé­ti­tion inter­na­tio­nale. Il reste 1 500 scie­ries sur les 10 000 ins­tal­lées en 1965. J’ai pu ren­con­trer ceux qui tentent péni­ble­ment de s’adapter. Ils s’endettent pour ache­ter du maté­riel (cer­tains modèles d’abatteuses peuvent coû­ter 500 000 euros). Les fores­tiers deviennent esclaves des banques et de leurs machines. Beaucoup se trouvent aus­si en déca­lage avec cette indus­tria­li­sa­tion. Ce n’est pas l’idée qu’ils se fai­saient du métier ni la façon dont ils l’ont appris. Cet écart pro­voque une souf­france éthique, qui se maté­ria­lise dans la forêt publique par des vagues de sui­cides. On compte à l’Office natio­nal des forêts une cin­quan­taine de sui­cides depuis 2002 ! Cette admi­nis­tra­tion a subi de lourdes restruc­tu­ra­tions et une dimi­nu­tion de per­son­nels. Il y a un véri­table malaise au sein de la pro­fes­sion. Certains fores­tiers disent devoir défendre la forêt contre les direc­tives de leur hié­rar­chie, qui leur demande de pri­vi­lé­gier la pro­duc­tion et la com­mer­cia­li­sa­tion au détri­ment des autres fonc­tions de la forêt. Le fores­tier n’est plus qu’un gérant de stocks.

Mais com­ment conci­lier une fonc­tion éco­no­mique de la forêt avec ses autres usages ?

On peut tout à fait pro­duire du bois sans sac­ca­ger l’écosystème. Au contraire, c’est même en s’appuyant sur les dyna­miques natu­relles que l’on obtient les meilleurs ren­de­ments à long terme ! À la syl­vi­cul­ture indus­trielle, on peut oppo­ser la « futaie irré­gu­lière » ou « futaie jar­di­née » : au lieu de cou­per tous les arbres d’un coup, tous les qua­rante ans, et de replan­ter sur un champ de ruines, le fores­tier pré­lève des arbres tous les 7 à 10 ans, en conser­vant un cou­vert conti­nu et l’ambiance fores­tière. Il pri­vi­lé­gie aus­si la régé­né­ra­tion natu­relle à la plan­ta­tion. Cette syl­vi­cul­ture est beau­coup moins coû­teuse en tra­vaux. En revanche, elle demande plus de com­pé­tences et d’observation. C’est une syl­vi­cul­ture qui ne fonc­tionne pas sur les cer­ti­tudes et les sché­mas pré­éta­blis, elle marche en intel­li­gence avec le vivant. La ques­tion est encore celle du temps. Sur le long terme, le volume de bois pré­le­vé est au moins égal, et les fonc­tions éco­lo­giques sont conser­vées. Mais les indus­triels veulent des gros volumes immé­dia­te­ment et à flux ten­dus. Ils vou­draient que l’on seg­mente la forêt selon le modèle anglo-saxon : d’un côté, des réserves natu­relles qu’on lais­se­rait sous cloche et de l’autre un ter­rain de jeu pour leurs machines. Les fores­tiers que j’ai ren­con­trés, eux, défendent la mul­ti­fonc­tion­na­li­té de la forêt. Dans le même espace doivent pou­voir coha­bi­ter plu­sieurs usages : pro­duc­tion de bois, accueil du public, chasse, réten­tion de l’eau, biodiversité…

©Daniel Kovalovszky (série « Green Silence », 2011-2017)

Comment ana­ly­sez-vous le nou­vel attrait pour le bois énergie ?

La ruée sur le bois éner­gie est peut-être la prin­ci­pale menace qui pèse sur les forêts euro­péennes. Les États de l’UE se sont enga­gés à pro­duire 20 % d’énergies renou­ve­lables à l’horizon 2020. Le bois est consi­dé­ré comme une éner­gie renou­ve­lable comme les autres, à tort. En effet, un arbre que l’on brûle, même s’il est replan­té, met­tra des décen­nies avant de recap­tu­rer le car­bone que son pré­dé­ces­seur a libé­ré en se consu­mant. Je pense que la meilleure manière de lut­ter contre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique est de sto­cker le car­bone en fabri­quant des meubles ou du bois d’œuvre. Pas en le brû­lant pour pro­duire de l’électricité.

Et les grandes usines à biomasse ?

« Les indus­triels se targuent d’être les meilleurs acteurs de la lutte contre le chan­ge­ment cli­ma­tique en pré­ten­dant que les jeunes plan­ta­tions de rési­neux séquestrent plus de car­bone que les forêts anciennes. »

Elles se mul­ti­plient. Certaines ont des tailles déli­rantes : à Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, la mul­ti­na­tio­nale UNIPER pré­voit de consom­mer 850 000 tonnes de bois par an, dans un rayon d’approvisionnement de 400 kilo­mètres. Cette nou­velle demande, expo­nen­tielle, désta­bi­lise l’économie de la forêt et ce que l’on appelle la hié­rar­chie des usages. Historiquement, la prio­ri­té doit aller aux usages nobles du bois, la menui­se­rie, la char­pente. Le bois de feu étant les restes de coupe, ou ce qui n’est pas uti­li­sable pour le sciage. Aujourd’hui le bois éner­gie entre en concur­rence directe. On en vient à raser des peu­ple­ments entiers pour ali­men­ter ces chau­dières, sous pré­texte qu’ils sont peu pro­duc­tifs. De nom­breuses aides publiques incitent les pro­prié­taires à cou­per des forêts spon­ta­nées et natu­relles en bois éner­gie pour les rem­pla­cer par des mono­cul­tures de rési­neux. Il faut aus­si men­tion­ner que les ren­de­ments de ces cen­trales sont désas­treux. À Gardanne, sur 10 arbres cou­pés, seuls trois ser­vi­ront à pro­duire de l’électricité ; les sept autres par­ti­ront en fumée. La bio­masse n’est pas une éner­gie de sub­sti­tu­tion. Elle ne va pas rem­pla­cer les éner­gies fos­siles, elle vient sim­ple­ment s’additionner — et ce au sein d’un sys­tème où le pro­duc­ti­visme reste la règle.

Pourtant, l’industrie du bois ne cesse de se récla­mer du déve­lop­pe­ment durable, et se dit plei­ne­ment mobi­li­sée dans la lutte contre le chan­ge­ment climatique…

La filière n’a que le mot « durable » à la bouche. Elle joue sur l’image éco­lo que véhi­cule le bois. Mais elle est à l’origine d’une des plus grandes opé­ra­tions de green­wa­shing de l’époque : le label PEFC. On le retrouve sur presque tous les pro­duits de la forêt : pape­te­rie, gra­nu­lés de bois, meubles, maté­riaux de construc­tion… Les pro­duits affi­chant ce label sont soi-disant issus de forêts gérées dura­ble­ment. Mais ce tam­pon n’engage à rien. Le cahier des charges impose juste aux pro­prié­taires de res­pec­ter la loi. On peut tout à fait raser une forêt natu­relle et sac­ca­ger le sol, la rem­pla­cer par une mono­cul­ture, et le bois sera label­li­sé PEFC. Il existe aus­si d’autres escro­que­ries. Les indus­triels se targuent d’être les meilleurs acteurs de la lutte contre le chan­ge­ment cli­ma­tique en pré­ten­dant que les jeunes plan­ta­tions de rési­neux séquestrent plus de car­bone que les forêts anciennes. Cet argu­ment a été démon­té depuis long­temps par la revue Nature1 ! Pourtant, il conti­nue de cir­cu­ler pour jus­ti­fier l’avancée de la forêt indus­trielle. Aujourd’hui, on coupe des hêtres en pré­tex­tant qu’ils ne sur­vi­vront pas aux chan­ge­ments cli­ma­tiques. Cela sert d’alibi pour plan­ter des essences pré­co­ni­sées par l’industrie, comme le pin douglas.

©Daniel Kovalovszky (série « Green Silence », 2011-2017)

Y a-t-il, comme en agri­cul­ture, un fort lob­by dans le sec­teur forestier ?

La filière est assez écla­tée, mais très mobi­li­sée et bien implan­tée dans les cercles de pou­voir. Les pou­voirs publics encou­ragent l’orientation indus­trielle depuis long­temps. Michel Cointat, ministre de l’Agriculture en 1971, disait déjà qu’« il ne faut pas gérer la forêt dif­fé­rem­ment d’un champ de tomates ou de petits pois ». Toutes les lois vont dans le même sens : mobi­li­ser plus de bois. Les der­nières aides aux pro­prié­taires pro­po­sées par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, sont un copié-col­lé des demandes de la filière bois qui, sous cou­vert d’améliorer la qua­li­té des peu­ple­ments fores­tiers, visent à rem­pla­cer les forêts natu­relles par des plan­ta­tions indus­trielles. L’énergie bio­masse est aus­si très sub­ven­tion­née. Ce qui pousse des géants de l’industrie éner­gé­tique à déve­lop­per de gros pro­jets. Il existe une com­pli­ci­té ou une igno­rance de la part des poli­tiques, qui surfent sur l’idée consen­suelle de la tran­si­tion éner­gé­tique. Dans mon film, on entend un élu dire que l’on pour­rait sub­sti­tuer toutes les éner­gies fos­siles par la cel­lu­lose des arbres. C’est déli­rant. Selon l’ONG Fern, cela équi­vau­drait à raser toutes les forêts d’Europe ! Les inves­tis­seurs, les banques, les assu­rances et les fonds de pen­sion ont aus­si une grosse res­pon­sa­bi­li­té dans l’industrialisation des forêts. La forêt est le troi­sième por­te­feuille après l’immobilier et la Bourse. Ils imposent des ren­de­ments rapides, pilo­tés depuis des tableaux Excel à Paris, avec des sché­mas de ges­tion où l’on a déjà pro­gram­mé la coupe rase au moment de la plantation.

Et des luttes s’organisent contre cette industrialisation…

La forêt est un champ de bataille. On voit, ces der­nières années, appa­raître de nou­velles formes de résis­tance. Les fores­tiers de l’ONF orga­nisent une marche natio­nale cet automne ; des ZAD défendent des forêts pro­mises au béton. Il faut que ces luttes gran­dissent et se ren­forcent. Mais il faut aus­si qu’une prise de conscience se fasse plus lar­ge­ment, car ces enjeux sont pour l’instant trop mécon­nus. C’est le but de mon film. S’il est dif­fi­cile aujourd’hui d’ignorer les méfaits de l’agriculture inten­sive, nous avons encore beau­coup de tra­vail pour rendre visible l’état de nos forêts. Le pro­cès de la forêt indus­trielle reste encore à faire ! Je ne crois pas que les choses vont chan­ger au niveau du consom­ma­teur, même s’il est indis­pen­sable, à chaque fois que l’on achète un objet issu de la forêt, de se deman­der : d’où vient-il ? Dans quelles condi­tions le bois a-t-il été récol­té ? Il faut relo­ca­li­ser l’économie du bois et recons­truire des cir­cuits courts, de l’arbre à la poutre. Le Réseau pour les alter­na­tives fores­tières (RAF) lance un fond de dota­tion pour rache­ter des forêts et les sau­ver de l’industrie. Nous devons construire un rap­port de force poli­tique, aux côtés des fores­tiers résistants.


Photographie de ban­nière : Maya Mihindou
Portrait en vignette : DR


  1. Luyssaert et al., « Old-growth forest as glo­bal car­bon sinks », Nature, vol. 455, p. 213-215, 2008.[]

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