Texte inédit pour le site de Ballast
En 1926, un groupe d’exilés d’Ukraine et de Russie publiait par voie de presse un projet politiqué intitulé « Plate-forme organisationnelle » : Nestor Makhno, fondateur de la Makhnovtchina, en était la figure la plus connue. Ce projet donnera naissance au plateformisme. Il continue, dans une certaine mesure, d’imprégner la tradition communiste libertaire. Il faut dire que, comme l’a noté l’historien Daniel Guérin, « pour la première fois dans l’histoire, les principes du communisme libertaire furent mis en application dans l’Ukraine libérée ». La « Plate-forme » entendait répondre à deux échecs : l’isolement minoritaire de l’anarchisme et l’autoritarisme du communisme bolchevik. Et, dans le même élan, elle proposait — dans les configurations de l’époque, cela va de soi — un plan de sortie du capitalisme. ☰ Par Victor Cartan
Voilà bientôt une décennie que le tsar de toutes les Russies a abdiqué. Les bolcheviks tiennent les rênes de la première révolution socialiste mondiale. La libéralisation de l’économie a succédé à la guerre civile. Les marins de Kronstadt ont été tirés « comme des perdrix1″. La dépouille de Lénine siège, embaumée, pour les siècles des siècles. Staline évince pas à pas Trotsky du pouvoir : le premier a récemment fait adopter sa théorie du « socialisme dans un seul pays » au cours du quatorzième congrès du Parti, le second encadre l’Opposition de gauche et va sous peu qualifier ladite théorie de « première rupture ouverte avec la tradition marxiste2″. En France, un homme en exil âgé de 37 ans travaille comme ouvrier-tourneur dans une usine Renault, à Boulogne-Billancourt. Il parle un français plus que bancal, fut condamné à mort par le tsarisme et déclaré hors-la-loi par les autorités bolcheviks, souffre de la tuberculose, est ukrainien, s’appelle Nestor Makhno : nous sommes en 1926.
« Face à l’insuccès anarchiste et à l’autoritarisme léniniste, c’est sans plus tarder qu’il convient de proposer une autre voie, communiste libertaire. »
Cet homme au visage fendu d’une balafre, fils d’une famille de serfs, est, dira l’écrivain Victor Serge, l’« une des plus remarquables figures populaires de la révolution russe3 ». Fondateur de l’armée révolutionnaire insurrectionnelle connue sous le nom de Makhnovchtchina, il a tour à tour défié les armées blanches et rouges. « C’était un mouvement, parfaitement viable, d’autonomie paysanne. Le gouvernement bolchevik commit la lourde faute de le réduire par trahison4″, poursuivra Serge. Mais Makhno n’est pas le seul à vivre au loin de sa terre natale. Piotr Archinov, ouvrier ukrainien d’un an son aîné, réside lui aussi en Île-de-France ; haut front, traits d’angles, œil strict, il gagne son pain comme cordonnier et fut l’un des cadres culturels de cette « armée unique en son genre, libertaire, quoique rudement disciplinée5″. Ida Mett, qui s’apprête à fêter ses 25 ans, est née en Biélorussie ; elle porte le regard et le cheveu noirs, s’est inscrite à la Faculté de Lettres et a étudié la médecine. Tous trois ont fui la répression soviétique ; tous trois écrivent dans Dielo Trouda (La cause ouvrière), journal qu’ils ont fondé l’an passé à Paris. Aux côtés de deux autres camarades, Valesvsky et Linsky, ils y publient au mois de juin, en langue russe, la « Plate-forme organisationnelle de l’union générale des anarchistes (projet) ». Il s’agit d’un programme visant à bâtir une société sans classes — du moins « les grandes lignes, l’armature ». Imparfait et incomplet, par la force des choses. Mais là n’est pas l’essentiel à leurs yeux : face à l’insuccès anarchiste comme à l’autoritarisme léniniste, c’est sans plus tarder qu’il convient de proposer une autre voie, communiste libertaire.
Dresser un bilan critique
Au commencement, un constat : la faiblesse du mouvement libertaire. En dépit de son intégrité, de son héroïsme et de ses sacrifices historiques, les auteurs observent à regret qu’il demeure « un petit fait, un épisode », et non « un facteur important ». Pis : il végète dans un « état misérable ». Reste à identifier les causes, puis à faire montre de conséquence. La première d’entre elles, notent-ils, tient dans « l’absence de principes et de pratiques organisationnels dans le monde anarchiste ». Multiplicité de collectifs locaux non coordonnés, déficit de perspective au long cours, inclinations individualistes au nom de quelque subjectivité dissidente, dispersion, éparpillement : autant d’impairs qui profitèrent aux bolcheviks — structurés, disciplinés et soucieux du grand nombre. Trois ans plus tôt, Archinov notait dans son Histoire du mouvement makhnoviste : « Nous sommes obligés de déclarer que les anarchistes russes sont restés dans leurs cercles6″. À rebours d’une vision seulement philosophique, esthétique, voire mystique de l’anarchisme7, ils entendent le définir comme « le mouvement social des masses laborieuses ». Et proposent le rassemblement en une même organisation, l’Union générale des anarchistes, laquelle reposerait sur « un programme homogène » et assumerait « une ligne générale tactique et politique, qui servirait de guide à tout le mouvement ». En septembre 1925, Makhno avait déjà appelé, dans son article « Notre organisation », à apprendre de « la leçon du passé8″ et à sortir l’anarchisme des « paramètres étroits d’une pensée marginale5″ afin de gagner les masses.
Préparer la révolution
Pour changer la société, il s’agit d’abord de la comprendre — autrement dit de mettre au jour sa structure. La Plate-forme acte la division du corps social en deux espaces : le prolétariat (celles et ceux qui n’ont que leur bras pour vivre) et la bourgeoisie (celles et ceux qui possèdent les moyens de production et règnent sur la culture et le savoir). On lit ainsi sous la plume des auteurs : « Toute l’histoire humaine représente dans le domaine social une chaîne ininterrompue de luttes que les masses laborieuses menèrent pour leurs droits, leur liberté et une vie meilleure. Cette lutte des classes fut toujours dans l’histoire des sociétés humaines le principal facteur qui détermina la forme et les structures de ces sociétés. » Un lecteur du Manifeste du parti communiste y retrouverait ses petits : « Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue9″, juraient Marx et Engels huit décennies plus tôt.
« Les capitalistes et les
démocratesont fait du Vieux Continent un charnier, les révolutionnaires sont embarqués dans une lutte fratricide et les fascistes affûtent leurs armes. »
À l’heure d’écrire puis de diffuser ce « projet », quel est l’arrière-plan historique et politique de ses auteurs ? En 1871, la Troisième République a broyé la Commune en l’espace d’une semaine ; en 1905, le gouvernement impérial russe a écrasé le soulèvement démocratique ; en 1917, les bolcheviks sont parvenus à prendre le pouvoir par la force armée, puis l’ont retournée, quatre ans plus tard, contre les voix critiques du mouvement pour l’égalité ; en 1919, les sociaux-démocrates allemands ont anéanti la révolte spartakiste ; la même année, la République des Conseils de Bavière et la République hongroise des Conseils ont mordu la poussière ; en Italie, les usines ont été occupées par centaines tout au long de la biennio Rosso et le fascisme régente le pays depuis 1922. La Première Guerre mondiale travaille encore tous les esprits : elle est comptable de plus de 30 millions de morts — 20 pour les humains, 11 pour les animaux10. Quant aux empires coloniaux, ils font face aux « premières fissures11″.
En clair : les capitalistes et les « démocrates » ont fait du Vieux Continent un charnier, les révolutionnaires sont embarqués dans une lutte fratricide et les fascistes affûtent chaque jour passant leurs armes — dans huit ans, les conservateurs nommeront Hitler chancelier face à la « menace communiste ». Donc : faire l’union sous drapeau communiste libertaire (pour Makhno, le communisme est le « prolongement logique12″ de l’anarchisme). En vue de préparer le terrain à la révolution, la Plate-forme avance trois stratégies parallèles : éducation populaire, contagion au sein des syndicats existants et organisation du monde du travail — notamment sous la forme de coopératives. Elle identifie également trois socles sociologiques sur lesquels l’adosser : les ouvriers, les paysans et les intellectuels non-bourgeois. Puisque « l’unique créateur des valeurs sociales est le travail, physique et intellectuel », seul le travail « a le droit de gérer toute la vie économique et sociale ». Partant, c’est en plaçant ce dernier au centre du dispositif émancipateur, aiguisant ainsi « au maximum les principes rigoureux de la lutte des classes », qu’il sera possible d’étendre, au sein de la population majoritaire, l’ambition révolutionnaire.
Faire la révolution
Les auteurs évoquent à plusieurs reprises le « premier jour ». C’est-à-dire l’instant où, le pouvoir dominant répudié des suites d’un vaste soulèvement populaire, on proclame l’avènement de la révolution. C’est là, écrit Makhno, « la phase destructrice de la révolution ». Puis vient aussitôt celle de la « construction d’une nouvelle économie et de nouveaux rapport sociaux ». Un point se pose alors, et non des moindres : l’État. On sait qu’il est l’un des principaux motifs de la discorde séculaire entre marxistes et anarchistes. Non l’idée qu’il faille le détruire (en la matière, rappelait Engels à l’hiver 1873, « tous les socialistes sont d’accord13″), mais le temps qu’il faudra pour ce faire. Si l’État est bel et bien l’organisation « dont le but principal a toujours été d’assurer, par la violence armée, l’oppression économique de la majorité travailleuse à la minorité fortunée14″ (Engels, encore), sa disparition ne saurait avoir lieu que progressivement : il convient d’abord d’asseoir la révolution, donc d’utiliser l’État contre la bourgeoisie et la contre-révolution. Les seconds affirment quant à eux qu’il importe de le mettre à terre aussitôt que l’ancien régime abrogé : « une absurdité anarchiste5″, rétorquait Engels, toujours lui, dans sa correspondance.
« Mais par quoi remplacer l’État, l’ère tribale révolue ? Les makhnovsites ont leur réponse. »
Les auteurs de la Plate-forme épousent ici l’orthodoxie anarchiste : « Il doit être détruit par les travailleurs le premier jour de leur victoire, et ne doit pas être rétabli sous quelque forme que ce soit. » C’est qu’ils ont vu « l’État prolétarien » à l’œuvre, en Russie soviétique : en exil, Lénine voulait abolir l’État ; au pouvoir, Lénine, de son propre aveu, en renforça l’emprise. En juillet 1919, il déclarait en public : « Cette machine, nous l’avons enlevée aux capitalistes, nous nous en sommes emparés. Avec cette machine, ou avec ce gourdin, nous anéantirons toute exploitation ; et quand il ne restera plus sur la terre aucune possibilité d’exploiter autrui, qu’il ne restera plus ni propriétaires fonciers, ni propriétaires de fabriques, qu’il n’y aura plus de gavés d’un côté et d’affamés de l’autre, quand cela sera devenu impossible, alors seulement nous mettrons cette machine à la ferraille. Alors, il n’y aura plus d’État, plus d’exploitation15. »
Abolir l’État et ses pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, la chose est figurable — après tout, l’apparition des premiers agencements étatiques est datable. Mais par quoi le remplacer, l’ère tribale révolue ? Les makhnovsites ont leur réponse : un système fédéraliste des organisations de production et de consommation des travailleurs, unifiées fédéralement et s’auto-administrant. Réponse au reste bien connue de la tradition libertaire. Dans l’un de ses articles antérieurs, Makhno qualifiait ce système fédéral de « totalité organique et décentralisée16″. Rien, martèle la Plate-forme, ne se fera sans la désintégration séance tenante de l’appareil d’État. « Renversez l’État, la société fédérée surgira de ses ruines », prophétisait déjà Kropotkine en 1885, dans ses Paroles d’un révolté. Mais entre la Commune vaincue et la publication de la Plate-forme, les soviets (« conseils ») sont apparus — et ce dès 1905, sous l’impulsion des ouvriers d’une usine textile d’Ivanovo, en Russie. Quinze ans plus tard, un manifeste makhnoviste appelait donc à la constitution d’un « ordre soviétique libre17″, c’est-à-dire d’une organisation fédérale articulée autour des conseils ouvriers et paysans ainsi que des comités d’usine, maillés entre eux de l’échelle communale à l’échelle nationale. Un ordre également qualifié de « forme suprême de socialisme non-autoritaire et anti-étatique18″.
Par suite : le salariat sera supprimé, donc le patronat avec lui ; la propriété privée des moyens de production sera abolie (l’industrie, les mines, les chemins de fer, les moulins et les matières premières seront ainsi « socialisés ») ; les décisions liées à la production reviendront aux seuls organes administratifs (soviets, comités, administrations ouvrières), lesquels se verront encadrés par une direction élue et régulièrement renouvelée ; les coopératives ouvrières et paysannes assureront les besoins des villes et des campagnes, désormais étroitement reliées ; la terre ne sera plus « l’objet d’achat ou de vente » et l’économie agraire, pilotée par une Union paysanne, sera abordée sous l’angle collectif. En un mot, la Plate-forme de résumer : « auto-administration des classes laborieuses ».
Défendre la révolution
« Les importants n’entendent pas réintégrer l’humanité commune. »
Les importants n’entendent pas réintégrer l’humanité commune. Alors, c’est d’usage, ils se rebiffent quand vient le temps de l’égalité. Que les dominants ne s’arrêtent à rien pour que perdure l’ordre du monde, autrement dit de leur monde, c’est une banalité qui coûte gros. Les rédacteurs de la Plate-forme le savent, et d’un savoir de la chair : ils ont vu, et pour certains d’entre eux affronté l’arme à la main, la riposte contre-révolutionnaire tsariste et l’expédition multinationale en renfort — une quinzaine de nations engagées de concert pour écraser la Révolution russe.
Aspirer à la justice a donc un prix : la guerre civile. Du moins la Plate-forme l’annonce-t-elle. Durant plusieurs années, les dominants se battront pour reconquérir leurs privilèges. Ils formeront une armée, ravitaillée par ce qu’il faut de capitaux, et lanceront « une offensive générale ». Les partisans de la justice devront alors se montrer « à la hauteur de la tâche ». Entendre : constituer des organes de défense de la révolution, composés d’ouvriers et de paysans armés ; mettre sur pied des « contingents révolutionnaires militaires déterminés ». Il s’agit donc d’anticiper, d’étudier. Les auteurs ébauchent quelques pistes, nourries par leur expérience au front : le service militaire ne devra pas être obligatoire ; la défense se fera sur la base du volontariat ; les actions auront à être coordonnées, et non laissées au bon vouloir de chaque formation autonome ; à terme, une armée sous commandement unique verra le jour. Unité, là encore. Cette armée comptera quatre grands principes : elle sera celle des travailleurs ; elle n’incorporera personne par la force ; elle reposera sur l’autodiscipline ; elle restera sous le contrôle des masses ouvrières et paysannes. Au début des années 2010, l’une des premières mesures instaurées par la révolution du Rojava syrien sera, précisément, d’instituer des unités d’autodéfense.
Suites (et fin ?)
Le « projet » paru dans les pages de Dielo Trouda soulève sans tarder de vifs débats. Une « Réponse à la Plate-forme », coécrite par l’anarchiste russe Voline — synthétiste d’appartenance19 —, dénonce en avril 1927 « un abandon complet des bases mêmes de la conception libertaire » et « un révisionisme caché vers le bolchevisme20″. Quelques mois plus tard, Errico Malatesta, théoricien italien et libertaire du gradualisme révolutionnaire, fait savoir que la vision politique défendue par les cinq militants ne « peut que fausser l’esprit anarchiste et conduire à des conséquences contraires à leurs intentions21″. La même année, l’Union anarchiste communiste (UAC) adopte toutefois des statuts directement inspirés de la Plate-forme et prend le nom d’Union anarchiste communiste révolutionnaire (UACR) — le ralliement est bref : elle les abandonne en 1930. Jusque dans les années 2000, le plateformisme sera — en France, au Liban, au Canada, en Afrique du Sud ou encore en Uruguay — revendiqué et critiqué au sein de confidentiels espaces communistes et libertaires : on parlera même, à l’occasion, de « néo-plateformisme ».
« En 1934, Nestor Makhno s’éteint à Paris, vieilli avant l’âge, insomniaque, taiseux, brisé par la misère et la maladie. »
Expulsé de France, Piotr Archinov rentre en URSS et, sous la pression du régime, abjure l’anarchisme et prend sa carte au Parti communiste (dans sa correspondance, le militant libertaire Alexandre Berkman, compagnon de route d’Emma Goldman, le qualifie alors de « traître » et de « lâche22″). En 1934, Nestor Makhno s’éteint à Paris, vieilli avant l’âge, insomniaque, taiseux, brisé par la misère et la maladie23. Trotsky dira dans sa correspondance : « En lui-même, c’était un mélange de fanatique et d’aventurier. Mais il devint le centre des tendances qui provoquèrent l’insurrection de Cronstadt24. » Tandis que la guerre ravage l’Espagne et qu’une révolution voit s’entretuer les différentes formations révolutionnaires et républicaines, Archinov rédige l’article « Fiasco de l’anarchisme » : il n’en est pas moins fusillé en 1938 par le pouvoir stalinien, pour faute… d’anarchisme. Ida Mett publie La Commune de Cronstadt — manière de révéler « les mensonges trotskystes25″ —, puis la Seconde Guerre mondiale d’éclater.
La native de Smorgone meurt à Paris sous la présidence d’un certain Pompidou. Nous sommes en 1973 — dans trois mois, avec l’appui du pouvoir nord-américain, le gouvernement élu du socialiste Salvador Allende sera renversé par un coup d’État militaire.
Illustrations de bannière et de vignette : Joaquín Torres-García
- Cité par Jean-Jacques Marie, Lénine, Balland, 2004, p. 370.[↩]
- « Thèses sur la révolution et la contre-révolution », 1926.[↩]
- « La Pensée Anarchiste », Le Crapouillot, janvier 1938.[↩]
- Ibid.[↩]
- Ibid.[↩][↩][↩]
- History of the Makhnovist Movement (1918–1921), Black & Red, 1974. Nous traduisons.[↩]
- Selon Archinov, l’anarchisme « n’est pas du mysticisme ; ce n’est pas un discours sur la beauté ; ce n’est pas un cri de désespoir ». Ibid.[↩]
- Dielo Trouda, n° 4, septembre 1925. Nous traduisons.[↩]
- Karl Marx, Œuvres, Économie, I, Gallimard, 1963, p. 161.[↩]
- Bilan humain établi par le centre Robert Schuman : parmi ces 20 millions de morts, on en compte 9,7 dans les rangs militaires — à quoi il convient d’ajouter 21 millions de blessés, toutes catégories confondues. Quant aux animaux : « Au niveau mondial, le conflit aurait fait environ 11 millions de morts chez les équidés. Au total, 100 000 chiens et 200 000 pigeons auraient péri. » [source][↩]
- Alain Gresh, « Révoltes prémonitoires dans les colonies », Manuel d’histoire critique, Le Monde diplomatique, 2014, pp. 46–47.[↩]
- « The Anarchist Revolution », The Anarchist Revolution, Manifesto of the Makhnovists, and other works, Anarcho-communist institute, 2014. Nous traduisons.[↩]
- « De l’autorité », Almanacco republicano, décembre 1873.[↩]
- Lettre à Philip Van Patten, 18 avril 1883. Sur la Commune de Paris. Textes et controverses, Les Éditions sociales, 2021, p. 302.[↩]
- Conférence donnée le 11 juillet 1919 à l’université Sverdlov.[↩]
- « The Anarchist Revolution », op. cit. Nous traduisons.[↩]
- Archinov, History of the Makhnovist Movement (1918–1921) [1923], Black & Red, 1974. Nous traduisons.[↩]
- « Manifesto of the Insurgent Army:Cultural-Educational Section of the Insurgent Army » [27 avril 1920], History of the Makhnovist Movement, 1918–1921, op. cit. Nous traduisons.[↩]
- Courant du mouvement anarchiste qui entend rassembler les différentes tendances de cette tradition : individualiste, anarcho-syndicaliste et socialiste-communiste.[↩]
- L’Organisation anarchiste. Textes fondateurs, Les éditions de l’Entr’aide, 2005.[↩]
- « A Project of Anarchist Organisation », octobre 1927. Nous traduisons.[↩]
- Lettre à Max Nettlau, 17 novembre 1932. Nous traduisons.[↩]
- Voir Malcolm Menzies, Makhno. Une épopée, L’échappée, 2017.[↩]
- « Réponse à des questions de morale et d’Histoire », 6 juillet 1937.[↩]
- The Kronstadt Commune [1938], Solidarity, 1967. Nous traduisons.[↩]
REBONDS
☰ Lire notre article « Piotr Archinov — devenir une force organisée », Winston, octobre 2017
☰ Lire notre article « Erich Mühsam — la liberté de chacun par la liberté de tous », Émile Carme, mars 2017
☰ Lire notre article « Mohamed Saïl, ni maître ni valet », Émile Carme, octobre 2016
☰ Lire notre entretien avec Alain Bihr : « Étatistes et libertaires doivent créer un espace de coopération », mai 2015
☰ Lire notre article « Georges Fontenis — pour un communisme libertaire », Winston, janvier 2015